Ce dimanche est la journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail. L’Organisation internationale du travail, agence de l’Onu, déplore le fait que 7 500 personnes meurent chaque jour en raison d’un environnement de travail dangereux. La France n’est pas encore irréprochable sur ce point, selon des syndicats.
Cent ans après sa création, l’Organisation internationale du travail, une agence émanant de l’ONU, dresse le bilan des questions de santé et de sécurité au travail en organisant ce dimanche la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. Selon ses chiffres, en 2019, 7 500 personnes meurent encore chaque jour en raison de leur environnement de travail dangereux – dont 6 500 imputables à des maladies professionnelles.
« Situation paradoxale »
« Aucun emploi ne devrait porter atteinte à votre sécurité, à votre santé, à votre bien-être, ou à votre vie », explique l’OIT dans une vidéo créée pour l’occasion. Pourtant, c’est encore loin d’être le cas… y compris en France. Malgré un système de sécurité sociale censé prendre en compte la santé au travail, la France est loin d’être irréprochable sur le sujet. « La situation est assez paradoxale », constate en effet Jérôme Vivenza, en charge des questions de travail et de santé à la CGT.
« En France, la situation est assez paradoxale. On a eu un système de santé qui était très efficace dans la réparation des dégâts. C’est-à-dire que des gens étaient abîmés, et qu’on les soignait bien », explique-t-il. « Sauf que les gens sont de plus en plus abîmés, cela devient de plus en plus compliqué de les soigner… mais cette culture de la bonne réparation a atteint ses limites ».
« Culture de la prévention »
« En fait, on n’a jamais mis en place une réelle culture de la prévention », dénonce-t-il. « On pourrait dire, en première analyse, en voyant les chiffres, qu’on fait beaucoup de progrès depuis des décennies. Malheureusement, une grande majorité des accidents du travail ne sont pas déclarés comme des accidents du travail et sont simplement traités comme une maladie normale au sein de la sécurité sociale : c’est la sécurité sociale qui paie plutôt que les employeurs ».
Certains secteurs sont plus concernés que d’autres, selon Jérôme Vivenza : « Le secteur du bâtiment est particulièrement sinistré : dans le BTP, il y a clairement un mort par jour en France. C’est quelque chose qu’on n’arrive pas à réduire, qu’on ne sait pas diminuer », déplore-t-il.
France Inter